À l'occasion de sa semaine "De la rue au logement", la Fédération des acteurs de la solidarité a plaidé pour une loi de programmation qui amplifie notamment le "Logement d'abord". La Cour des comptes, de son côté, demande à l'État de tirer les conséquences de la crise sanitaire.
« Il y a beaucoup de rapports qui existent, mais il faudrait surtout un changement de regard sur nous. J'ai souvent rencontré du mépris par les institutions. » Pour le débat de clôture de la semaine proposée par la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) « De la rue au logement », le 19 mars, Lou Jayne Hamide fait entendre la voix des personnes accompagnées. Elle est, en effet, déléguée au Conseil national des personnes accueillies et témoigne des « 2 560 jours » où elle a été sans domicile. Elle est impatiente que les choses bougent.
Bouchées doubles et réduction d'un tiers
Au sortir d'une année de Covid-19, la situation sur le front de l'hébergement d'urgence est contrastée. L'État a incontestablement mis les bouchées doubles en proposant 32 000 places supplémentaires (14 000 par la prolongation de la trêve hivernale et 18 000 en places nouvelles) qui s'ajoutent aux 260 000 pérennes. Et pourtant, les situations apparaissent souvent plus dramatiques. Réduction d'un tiers du nombre de logements sociaux livrés en 2020, très faible rotation dans le parc social... il semble encore plus compliqué qu'hier de quitter les structures d'hébergement, y compris hôtelières.